Interview très particulière mais intéressante du député François Ruffin.
Intéressante parce que malgré ses connaissances (journaliste depuis longtemps) il joue l'ignorant sur certains sujets afin, à mon sens :
- de suivre l'un de ses principes : tout le monde ou presque devrait pouvoir être député (citoyen vs. expert ; c'est la volonté de notre constitution) ;
- de centrer le sujet et de ne pas être dispersé vers des sujets très populaires certes, mais loin des réalités.
Je sur-interprète nécessairement, regarder la vidéo est important pour s'en faire une idée.
Bilan : j'ai aimé l'interview, pas l'interviewer.
Alors là, j'suis totalement bluffé, même secoué. J'ai rarement vu une interview d'un tel niveau en France.
Un journaliste filou qui essaye de piéger son adversaire d'un temps, de lui faire expliciter sa position, de gratter là où ça fait mal, etc. De l'autre, un député (et journaliste, ça doit aider) qui répond toujours sur le fond, en écartant plusieurs fois brillamment les sujets politiciens ; bref, qui montre qu'il a de la substance.
Et pourtant, croyez-le ou non, je ne suis pas spécialement fan de Ruffin en tant que député. En partie parce que les militants de la France insoumise qui sont souvent derrière sont insupportables, en partie parce que j'aime pas trop ces méthodes trop visibles.
Mais, force est de constater qu'en ces temps d'extrême majorité, il faudra des voix fortes pour entretenir un précaire équilibre démocratique. Bref, pas réjouissant mais nécessaire.
via : https://twitter.com/Denis_Robert_/status/880375963011485696
Très bon billet de Michèle Delaunay qui explique l'effet "tunnel", ou pourquoi une bonne partie de la classe politique n'a jamais travaillé dans la "vraie vie", et finalement pourquoi ils sont aussi déconnectés de la réalité.
via : https://twitter.com/martinrogard/status/510944527033438209
Voilà. Un témoignage qui n'est malheureusement pas surprenant. Je retranscris :
« Tu as réussi ta vie
Jean-Marie Le Guen est assis à ma gauche. À la fin du Consell des ministres, il se penche vers moi.
“ C'est bien que tu sois là. On a besoin de sang neuf, Et puis Arnaud a déconné. Dans une équipe, il ne peut pas y avoir deux lignes. ”
Il m'a observé du coin de l'œil quand j'ai signé le code de déontologie.
“ Qu'est-ce que j'aurais aimé être à ta place ! Tu vas voyager partout, tu vas découvrir le monde, quelle chance ! C'est le portefeuille que j'aurais aimé avoir. Moi, je suis obligé de me taper toutes les séances à l'Assemblée et au Sénat, les petits ego des uns et des autres, les frondeurs et les lèche-bottes. Toi, tu vas voir du pays… Et puis, surtout, surtout, ta vie est faite maintenant. Quoi qu'il arrive, tu as réussi ta vie ! Quand tu ne seras plus ministre, tu seras recruté par une grande boite pour ton carnet d'adresses à l'international. Tu vas te faire un max de pognon mon gars ” »
Je répète les dernières lignes.
« Et puis, surtout, surtout, ta vie est faite maintenant. Quoi qu'il arrive, tu as réussi ta vie ! Quand tu ne seras plus ministre, tu seras recruté par une grande boite pour ton carnet d'adresses à l'international. Tu vas te faire un max de pognon mon gars »
CQFD.
Noël Mamère. Malgré tout l'agacement dont il peut être coupable, il reste la tête sur les épaules. Et il a voté contre l'état d'urgence.
"Contaminée par les trois maladies du siècle – la tyrannie de l’émotion, la dictature de l’instant et la simplification –, la gauche de gouvernement perd son âme. A force de reprendre, mot pour mot, les formules de la droite la plus sécuritaire, elle a fini par banaliser ses idées."
via : https://twitter.com/quatremer/status/674718442902167552
J'l'aime bien Isabelle Attard. Je pense qu'il s'agit d'une des rares député, voir représentante politique tout court à comprendre ces notions nouvelles. Ici, elle fait un appel au contrôle des logiciels critiques pour notre sureté (donc, à l'open-source, y compris dans l'automobile)
Bravo m'dame. C'est des gens comme ça qu'il faut pour redonner un peu d'espoir et ne plus avoir l'impression de s'adresser à la hotline Orange avec des politiques.
Oh putain, elle a vraiment un grain celle-la. J'espère que ses emmerdes avec la justice vont continuer un max de temps (à défaut d'être condamnée, chose impossible depuis que la justice est devenue une machine à blanchir)
via : https://twitter.com/nicolaspopy/status/639757262437916672
« #SAV
- "allo, bonjour, j'aurais voulu connaître l'avis de ... sur le #PJLRenseignement "
- "ah ? et à quel titre ?"
- "euh...citoyen ?" »
La démocratie.
Les extraits parlent…
« Comment une députée condamnée à quatre ans de prison, dont un ferme, peut-elle encore faire partie des élus de la République ? »
« La lecture de ce scrutin révèle surtout que le monde politique est un monde définitivement hors sol et qui creuse lui-même la fosse à purin dans laquelle il patauge. »
Un député (un poil ultra-libéral j'ai l'impression) qui s'énerve au parlement européen.
EDIT : le texte de la retranscription, ainsi que des explications, ici : http://www.rue89.com/zapnet/2013/12/12/discours-anti-impots-godfrey-bloom-depute-europeen-caricature-populiste-248278
Wouahou. Il m'a ému.
Je cite le même passage que "humour de droite" de qui je tiens ce lien :
« En ces temps de débat budgétaire, j’ai entendu presque tous les députés de droite dénoncer les dérapages budgétaires de l’Aide Médicale d’Etat (AME), des crédits de l’hébergement d’urgence ou encore les travers du RSA… Pensez donc : ces pauvres, pas toujours français, parfois en situation irrégulière, venus parfois en risquant de se noyer, et qui profitent des soins gratuits ou presque, offerts par un pays qui peine à rester la cinquième puissance industrielle du monde.
Les mêmes me reprochent d’abaisser à 700 000 Euros (vous avez bien lu), le seuil à partir duquel on pourrait utiliser un tout petit peu moins facilement les conditions hyper-avantageuses des placements sur une assurance vie…
Les mêmes, et j’en ai honte pour eux, vont se bousculer devant les caméras pour vanter les qualités exceptionnelles de Nelson Mandela. »
Étant un peu désabusé par notre classe politique, j'espère quand même un brin de sincérité dans ses paroles. Et le cas échéant, un grand merci d'espoir.