Je passe maintenant à un concept qui est particulièrement difficile à vulgariser : la dualité onde corpuscule. […] C’est typiquement le sujet sur lequel on peut lancer une centaine de formules qui “claquent” et qui n’ont essentiellement aucun sens comme “la lumière est à la fois une onde et une particule”. […]
Évidemment c’est sympa et bien vu, mais au fond je ne sais pas bien ce qu’on peut en tirer. Les physiciens ont ils accès à un monde d’une subtilité supérieure dans lequel la combinaison de propriétés incompatibles est miraculeusement possible ? C’est à ce stade que je pense qu’il faut être honnête : aucun physicien ne sait ce que veut dire être à la fois une onde et une particule. La fameuse dualité onde-corpuscule apparaît quand on étudie des problèmes mettant en jeu la lumière à l’aide de la mécanique quantique. La mécanique quantique est une théorie instrumentaliste, c’est à dire qu’elle ne parle pas du réel mais exclusivement de la statistique des résultats de mesure que l’on fait. C’est une sorte de méthode de prédiction mais qui ne dit pas ce qui se passe en coulisses pour produire les résultats que l’on observe. Suivant la situation, les prédictions que fait la mécanique quantique pour la lumière ressemblent aux prédictions que l’on ferait usuellement pour des ondes ou au contraire pour des corpuscules. Mais la mécanique quantique ne dit rien de la nature même de la lumière. La réponse honnête est donc que l’on ne sait pas ce qu’est la lumière mais que dans ses manifestations, on retrouve tantôt des propriétés typiques des ondes, tantôt des propriétés typiques des corpuscules. La dualité n’est pas ontologique (au niveau de ce qui est) mais simplement dans les observations. On ne comprend pas plus que ça.
Superbe explication et billet très intéressant, qui est une réflexion sur ce qu'est la vulgarisation en physique (mais c'est généralisable aux sciences) et les pièges qui existent. Une critique assez forte également de quelques vulgarisateurs télégéniques.
via : https://twitter.com/mart1oeil/status/805786511295782913
Des gouttelettes qui « marchent sur l'eau ». C'est assez extraordinaire.
Je ne vois pas en quoi c'est lié à la dualité onde-particule, mis à part sur le résultat : le trajet individuel d'une goutte est aléatoire, mais le trajet statistique est prévisible (connu)