Celui qui se croit vainqueur depuis dimanche se trompe. Monsieur Macron se comporte comme si il était propriétaire des voix. Déjà, il n'est pas propriétaire des voix qui se sont portées sur lui au premier tour. Ne l'oublions pas : il y a eu une partie des votes de raison et non pas d'adhésion de gens qui ne voulaient pas un second tour Lepen-Fillon. 18% des inscrits monsieur Macron, 970.000 voix d'écart avec madame Lepen. Il ne sera pas propriétaire des voix au second tour s'il gagne. C'est ça qui est une tuerie. […] Il se croit propriétaire d'un vote majoritaire qui tue la diversité de notre pays, et c'est cette diversité qu'[il doit] entendre.
Bref, du Edwy Plenel, toujours bon à écouter. Convaincant, surtout selon mon choix actuel de deuxième tour.
Encore des paroles intéressantes d'Edwy Plenel, qui a raison de mettre des mots sur ce qui nous choque :
Nous savons tous que les états ont leur part d'ombre, nous savons tous que cette part d'ombre n'est jamais très propre, mais j'ai trouvé triste, qu'à une heure de grande écoute, des représentants d'un tel parti, tous unanimement, tellement fous de vouloir devenir président, disent « bien sûr que je prendrais cette décision » […] Aucun n'a dit « bien sûr que cela arrive, mais même aux USA il y a des procédures. Le congrès contrôle, demande des comptes sur les exécutions. »
Regardez les biographies de tous ceux qui se présentent, là. Depuis combien de temps font-ils de la politique. Quel métier ont-ils exercé hors de la politique ? Ont-ils eu une profession ? Demandez à monsieur Valls, a-t-il eu une profession monsieur Valls ? A-t-il été dans une entreprise ? A-t-il été syndiqué dans une entreprise ? A-t-il eu à se battre pour son emploi ? À discuter avec des collègues qui n'ont pas la même opinion que lui ? Non, il a fait que de la politique professionnelle…
Un bon orateur, comme toujours. Qu'on soit en accord avec ses idées ou pas.
via : https://twitter.com/anna_melin/status/821751715871465472
Sur la liberté, le rôle de l'état, la laïcité. Rappel – utile – des principes fondamentaux.
Quand une liberté commence à tomber, sous un prétexte idéologique qui, en l’espèce, est sécuritaire, il est non seulement difficile de la reconquérir mais, surtout, elle en vient à être perdue pour tous, et pas seulement pour ceux que sa restriction semble viser. Demain, selon les aléas de notre vie politique, des municipalités, des gouvernements, des entreprises prendront prétexte de la restriction idéologique d’une liberté visant les corps et les apparences pour s’en prendre à d’autres attitudes jugées non conformes à leurs préjugés, à leurs dogmes, à leurs intérêts. Défendre nos libertés individuelles (parmi lesquelles celles de nos corps, de leurs vêtures ou de leurs nudités), c’est défendre la liberté de se battre pour nos droits, et de ne pas être soumis à la servitude des pouvoirs (qu’ils soient étatiques, économiques, idéologiques, religieux, sexuels, etc.).
Un bon texte d'Edwy Plenel.
Très bon article, nécessaire, d'Edwy Plenel, citant, et s'appuyant à de nombreuses reprises sur Albert Camus.
Camus était d’une génération brutalement déniaisée par les tragédies vécues – crimes, guerres, massacres, etc. Il n’a cessé de penser le présent en ayant en surplomb cette lucidité exprimée par David Rousset, de retour de l’univers concentrationnaire, en 1946 : « Les hommes normaux ne savent pas que tout est possible. » Tout est possible, y compris le pire de l’homme, négation de sa propre humanité. Maintenant que nous l’apprenons à notre tour, d’expérience concrète, douloureuse forcément, durable certainement, il nous faut entendre son avertissement. Nécessaire, le pessimisme lucide sur les dangers qui nous menacent ne saurait être une excuse pour céder aux passions tristes des propagandes et des idéologies, de leurs aveuglements ou de leurs ignorances.
Un véritable appel à remettre en question le journalisme, à l'heure des crises actuelles. Pour informer, pour éclairer.
Chaque génération, sans doute, se croit vouée à refaire le monde, disait-[Albert Camus]. La mienne sait pourtant qu’elle ne le refera pas. Mais sa tâche est peut-être plus grande. Elle consiste à empêcher que le monde se défasse.
Bref, ça m'a aussi donné l'envie de lire Camus.
Un peu d'espoir après une vive critique de la part d'Edwy Plenel, qui a encore su trouver les mots justes. Merci à lui, une fois de plus, de me libérer quelques temps de mes nevroses.
Merci mon pote.
C'est beau quand c'est bien dit.
« ma famille, qui est aussi juive que la votre, pense le contraire »
Finkielkraut. Comment ce genre de pseudo-intellectuel, si sale à l'intérieur de lui, ce connard prétentieux et imbu, peut-il :
Merci Plenel, une fois de plus.
Edwy Plenel. Un bonheur à écouter. Tout simplement un appel au pacifisme, à arrêter la bêtise actuelle. Il évoque de nombreux sujets dans l'interview rondement menée.
J'en reprendrais bien une gorgée.